Abords d’un fleuve de la forêt tropicale humide. Rideaux, tentures et lanternes étoffent le sentiment d’étrangeté engendré par ce temple abandonné au fin fond de la forêt. Derniers remparts d’une civilisation à laquelle se raccrocher pour ne pas perdre pied. Sensation sordide de renonciation, d’oubli, appréhension de ce l’on s’apprête à découvrir. Richesse d’un passé doré, et une certaine présence humaine dont on ne sait comment elle s’articule dans ce décor. Dans mes pensées étaient présents les films de Coppola ; Apocalypse Now (1979), Lang ; Fitzarraldo (1982), Herzog ; Aguirre, la colère de Dieu (1972)… Je leur ai emprunté la lumière et la folie, j’y ai rajouté une interprétation tout à fait personnelle et beaucoup moins violente.
Le fleuve coule de siècle en siècle et les histoires des hommes ont lieu sur la rive. Elles ont lieu pour être oubliées demain et que le fleuve n’en finisse pas de couler. L’insoutenable légèreté de l’être (Milan Kundera – 1984).