Il m’était impossible de concevoir des œuvres autour de la pêche artisanale traditionnelle liée à une économie de subsistance, et de laisser de côté les affres d’une pêche industrielle commerciale dans la tourmente de l’effondrement des stocks et du coût croissant de l’accès à la ressource, conséquence de l’envolée des prix des carburants.
Il s’agit donc ici d’un port de pêche industrielle futuriste, dans la tourmente. Style emprunté aux sombres paysages urbains de Blade Runer (Ridley Scott – 1982). Le vent, la pluie, la nuit et les lueurs blafardes diffusées par des néons clignottants. Un port futuriste noir et chaotique, soumis au processus continu de destruction reconstruction, caractéristique des paysages urbains contemporains. Illustrations chaotiques empreintes de l’univers dystopique et réaliste d’Enki Bilal.
Le futur de l’Homme est balisé de frontières, de bordures, de marges, qu’il se fait un plaisir (en auto-proclamée perfection du vivant sur cette planète), de repousser, de provoquer, voire d’affronter », Enki Bilal (2022).