« Solitudes ». Un sujet d’actualité en ces années de confinements et reconfinements multiples.
Un paysage désert et trois personnages isolés sont le sujet de cette photographie. Il s’agit des deux digues et sémaphores, de l’embouchure de l’Adour, fleuve de sud-ouest de la France. Le second sémaphore au loin est presque imperceptible, noyé dans la lueur diaphane matinale d’une aurore brumeuse et sombre de bord de mer. Les pêcheurs à la ligne se fondent, comme à l’accoutumé, dans ce paysage désolé aux couleurs froides.
Il se dégage de cette scène apparemment « vide » un sentiment de solitude et d’isolement, comme une impression que le temps s’est arrêté dans un climat de fatalité. C’est précisément le poids de cette fatalité que les protagonistes de cette scène nous transmettent. La pose a duré 8.7 secondes, et ils n’ont pas bougé ! …
Immobiles et silencieux, coincés et impuissants contre leurs propres solitudes ; se battant pour un improbable poisson, ou bien pour détruire ce qui les sépare du monde réel, hors champ. Ils illustrent parfaitement cette impression d’attente, d’espérance que le monde redevienne lui-même.
Cette photographie est probablement le reflet de nos propres solitudes, mais peut être aussi celui de toute la condition humaine.